Pas pour les frileux !
La Société Française de Médecine en Milieu Isolé vient de poster une annonce pour un poste à pourvoir sur la base scientifique Concordia située en Antarctique.
Outre ses compétences d'"urgentiste, d'anesthésiste, de chirurgien et de dentiste,
l'impétrant ne devra pas avoir froid au yeux (ni ailleurs).
L'été, quand il fait beau, il pourra espérer un bon -30 degrés. Pendant l'hiver austral, le thermomètre descendra à -70 degrés sous abri; avec un vivifiant ressenti de -100 en extérieur.
Curcuma : recommandations de l'Anses
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a identifié les risques potentiels liés à la consommation de compléments alimentaires contenant cette plante.
Dans ses recommandations pour limiter les risques, elle s’est alignée sur la dose journalière admissible (DJA) fixée par les autorités européennes (Efsa) : 180 mg de curcumine par jour pour un adulte de 60 kg,
Ce chiffre reste néanmoins supérieur à celui de la consommation moyenne des Français (27 mg pour les grands consommateurs d’aliments à base de curcuma).
Mais surtout; l'Anses déconseille les compléments alimentaires à base de curcuma aux personnes souffrant de pathologies des voies biliaires, à celles sous anticoagulants, anticancéreux et immunosuppresseurs.
l'Anses craint que des interactions médicamenteuses altèrent leur efficacité ou leur sécurité.
Source : Anses, 29 juin 2022
DMP :
Davantage de documents
Le Journal officiel a publié le 30 avril la mise à jour des documents à verser au dossier médical partagé (DMP) et à adresser par messagerie sécurisée aux patients et soignants concernés par sa prise en charge.
Dans le cadre du déploiement de l’espace numérique de santé, de nouvelles obligations administratives vont incomber aux médecins ainsi qu’aux biologistes à partir du mois de décembre 2022. Il s’agit essentiellement d’assurer un meilleur suivi et coordination des soins prodigués aux patients en versant des documents aux DMP et en les envoyant par messagerie sécurisée aux patients et aux professionnels de santé impliqués dans le parcours de soins.
Ainsi les comptes rendus des examens de biologie médicale, les comptes rendus des examens radio-diagnostiques ainsi que les prescriptions de produits de santé seront concernés par cette obligation à partir de décembre 2022 sauf s’ils sont liés à des séjours hospitaliers.
Au 31 décembre 2023, cinq autres éléments diagnostiques et thérapeutiques seront à leur tour concernés : le compte rendu opératoire ; la prescription d’examen de biologie médicale (pour les actes ayant vocation à être pratiqués hors séjour hospitalier) ; la demande d’examen de radiologie (pour les actes ayant vocation à être pratiqués hors séjour hospitalier) ; les certificats et déclarations produits par les médecins ; les lettres et courriers adressés à un professionnel de santé (hors séjour hospitalier).
Cette liste de documents s’ajoute au volet de synthèse médicale, à la lettre de liaison en vue d’une hospitalisation et à la Lettre de liaison de sortie d’hospitalisation.
Source : JORF n° 0101 du 30/04/2022
Coqueluche :
vacciner les femmes enceintes
Pour améliorer la prévention de la coqueluche, la Haute Autorité de Santé recommande que la vaccination contre cette maladie soit effectuée chez la femme enceinte à partir du deuxième trimestre, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée, et ce, à chaque grossesse.
L'HAS rappelle que cette vaccination est efficace et bien tolérée, comme le montrent des données en vie réelles recueillies à l’étranger sur plus de 10 ans.
Son efficacité a été prouvée sur le taux d’hospitalisations (réductions entre 58,3 et 84,3%), et sur la mortalité (réduction de 95 % environ en Angleterre et au Pays de Galles), chez les nourrissons de moins de 3 mois.
Si cette vaccination n’a pas pu être effectuée pendant la grossesse, c’est la stratégie de cocooning qui sera maintenue, avec la vaccination de la mère en post-partum immédiat avant la sortie de la maternité et même si elle allaite, associée à celle de l‘entourage du nouveau-né.
Source : Haute Autorité de Santé,
12 avril 2022
Cancer du poumon :
2 fois plus en 2025
Encore un bel article d'épidémiologie qui vient de Delhi. GLOBOCAN répertorie pour l'OMS l'incidence (exprimée sous forme d'ASIR Age Standardized Incidence Rate) de 36 cancers dans 185 pays.
Quand on se concentre sur le cancer du poumon on arrive au chiffre faramineux de 2 millions de cas en 2020, avec bien sûr des disparités géographiques. Disparités corrélées aux habitudes tabagiques mais aussi à l'indice de développement humain. La projection en 2050 est faite a partir des pyramides de population des différents pays et en estimant que les facteurs de risques (tabac, pollution...) restent les mêmes qu'en 2020. On passerait alors a 3.8 millions de cas.
Mais entre 2020 et 2050 il peut se passer beaucoup de choses, on vient de le voir avec la COVID, qui modifient ces projections.
Source : International Journal of Clinical Oncology 2022; 27(4): 665
MON COEUR : des vidéos pour vos patients
Le Groupe ST, association vouée à la formation et à la prévention des maladies cardiovasculaires a réalisé des vidéos destinées aux patients dans le cadre de la prévention cardiovasculaire.
Le principe est d’apporter des réponses synthétiques et concises de professionnels de santé aux questions que se posent les patients.
Retrouvez toutes les vidéos sur la chaîne Mon Coeur : https://www.youtube.com
Du nouveau dans l'asthme
Les recommandations françaises concernant l’asthme de l’adulte viennent d’être mises à jour pour répondre aux questions des médecins généralistes.
La prise en charge du traitement de fond de l’asthme ne change pas et les recommandations françaises diffèrent des recommandations thérapeutiques internationales du Gina qui font une croix sur les bronchodilatateurs de courte durée d’action alors qu’il n’y a aucun niveau de preuves à ce sujet.
L’ascension thérapeutique telle qu’on la connaissait avec la corticothérapie inhalée associée à un bronchodilatateur de longue durée d’action si nécessaire est toujours d’actualité. A noter que l’agence du médicament européenne et la FDA n’ont pas émis d’alerte sur les bronchodilatateurs de courte durée d’action dans ce cadre.
Les médecins traitants sont parfois confrontés à des exacerbations, surtout en période hivernale. Il arrive qu’ils ne voient les patients qu’à cette occasion. Son traitement a été standardisé et simplifié en rappelant les signes de gravité qui étaient déjà connus et notifiés dans les précédentes recommandations.
La nébulisation n’étant pas accessible en médecine de soins primaires, il est préconisé un équivalent d’aérosol, c’est-à-dire des sprays de bronchodilatateurs de courte durée d’action dans une chambre d’inhalation.
La corticothérapie générale garde sa place, mais il n’est pas nécessaire de dépasser 0.5 mg/kg/j voire 1 mg/kg/j. Des doses supérieures n’ont pas fait preuve de leur efficacité mais s’accompagnent d’effets secondaires majorés. Il n’est pas indiqué de prescrire des doses dégressives pour des cures courtes de 7 jours.
https://splf.fr/wp-content/uploads/2021/12/recos-asthme-adultes-2021-version-courte.pdf
Téléconsultation :
peut mieux faire
Un français sur quatre a déjà eu recours à la téléconsultation. Selon un récent sondage réalisé par Odoxa, la e-santé prendrait une place de plus en plus importante dans le quotidien des Français.
En novembre 2019, ils n’étaient que 6 % à avoir déjà expérimenté la téléconsultation. L’arrivée de la crise sanitaire a tout chamboulé : en juin 2020, 18 % des Français déclaraient avoir déjà effectué une consultation à distance. Aujourd’hui, ils sont 24 %.
En termes de profil, les « téléconsultants » sont nettement plus représentés chez les moins de 50 ans (70 %) que chez les 50 et plus (35 %), de même que chez les cadres (39 %) plutôt que chez les ouvriers (21 %) et chez les habitants de l’agglomération parisienne et des grandes villes (65 %) que chez les personnes résidant en milieu rural (17 %) ou dans les petites villes (18 %).
C’est tout le paradoxe de la téléconsultation qui devrait désenclaver les patients les plus âgés résidant loin des villes dans des zones où l’offre de soins fait défaut. Au final, ce sont les CSP+ branchés et urbains qui la consomment, comme ils consommeraient un service de repas à domicile ou de transport alternatif.
Les populations les moins convaincues de l’équivalence d’efficacité entre une consultation physique et une téléconsultation sont aussi les moins internet-pratiquants.
Chez les 65 ans et plus (87 %), ils sont 4 sur 5 a estimer qu’une téléconsultation est moins efficace qu’une consultation normale. On ne saurait les en blâmer.