Certaines caractéristiques échographiques de l'entérocolite nécrosante (ECN) ont été récemment rapportées par cette équipe canadienne, mais qui n'ont reçu que peu ou pas d'attention dans la littérature actuelle. Il s'agit de l'épaississement mésentérique, de l'hyperéchogénicité du contenu intestinal intraluminal, des anomalies de la paroi abdominale et de la mauvaise définition de la paroi intestinale. Selon les auteurs, les quatre paramètres échographiques ci-dessus sont généralement observés chez les nouveau-nés atteints d’ECN plus sévère et ils peuvent être utiles pour prédire l'issue de la maladie.
L'objectif de cette nouvelle étude a été d'examiner une grande série de nouveau-nés présentant une ECN clinique, afin de documenter la fréquence de ces quatre caractéristiques échographiques et de déterminer si elles sont prédictives de l'issue de la maladie. Les données cliniques radiographiques, échographiques et chirurgicales de 102 nouveau-nés atteints d’ECN, entre 2018 et 2021, ont été analysées rétrospectivement.
La cohorte étudiée a été classée en deux groupes en fonction de l'issue. Le groupe A (n= 45, AG moyen : 25 semaines, PN moyen : 715.5g) comprenait les nouveau-nés dont l'issue était favorable, définie par un traitement médical réussi sans intervention chirurgicale. Le groupe B (n= 57, AG moyen : 32 semaines, PN moyen : 1190g) comprenait les nouveau-nés dont l'issue était défavorable, avec échec du traitement médical et nécessité d’une intervention chirurgicale ou qui étaient décédés des suites de l’ECN. Les quatre caractéristiques échographiques étaient présentes dans les deux groupes d'étude, mais étaient statistiquement plus fréquentes chez les nouveau-nés du groupe B que chez ceux du groupe A : (i) épaississement mésentérique, 91% versus 69%, p=0.007 ; (ii) hyperéchogénicité du contenu intestinal, 72% versus 36%, p=0.0005 ; (iii) anomalies de la paroi abdominale, 61% versus 24%), p=0.0004 ; et (iv) mauvaise définition de la paroi intestinale, 44% versus16%), p=0.005, respectivement. En outre, la proportion de nouveau-nés présentant plus de deux signes était plus importante dans le groupe B que dans le groupe A (p<0,0001).
En conclusion, les quatre nouvelles caractéristiques échographiques décrites se sont avérées statistiquement plus fréquentes chez les nouveau-nés dont l'issue était défavorable (groupe B) que chez ceux dont l'issue était favorable (groupe A). La présence ou l'absence de ces signes devrait être incluse dans le rapport échographique afin d'informer sur la gravité de la maladie et guider la prise en charge médicale ou chirurgicale.
Commented by: Dr Abel Hassoun
