Des données mettent en avant des différences entre les femmes et les hommes en ce qui concerne le développement de la BPCO. L’exposition aux hormones impliquées dans la vie reproductive féminine pourrait influencer le développement de la BPCO, mais peu d’études sont disponibles.
Cette étude observationnelle explore l'influence des caractéristiques reproductives féminines sur le risque de développer une BPCO, en incluant des données de trois cohortes (Australie, Suède, Royaume-Uni). Au total, 283070 femmes de plus de 40 ans ont été suivies pendant 11 ans et 3,8% d’entre elles ont eu un diagnostic de BPCO à un âge médian de 63 ans. Les données recueillies concernaient les cycles menstruels, la grossesse, la fertilité, la ménopause, et les diagnostics de BPCO étaient basés sur des déclarations personnelles et des registres administratifs. L'étude a ajusté les analyses pour des facteurs de confusion potentiels tels que l'année de naissance, l'ethnie, le niveau d'éducation, l'IMC, et le tabagisme. Une stratification a été réalisée par rapport au statut asthmatique.
Les résultats indiquent que certaines caractéristiques reproductives augmentent le risque de BPCO. Un âge de première menstruation précoce (≤11 ans) ou tardif (>16 ans) était associé à un risque accru de 17% et 24% respectivement. Les femmes qui avaient eu des enfants avaient plus de risque que les femmes sans enfant et chez les femmes ayant eu des enfants, ce risque augmentait avec le nombre de naissances (+ 34 % à partir du quatrième). Les antécédents de fausse couche étaient liés à un risque plus élevé, en particulier si les fausses couches étaient récurrentes. Enfin, une ménopause précoce (<40 ans) chez les femmes naturellement ménopausées augmentait également le risque. Les données sur les médicaments contraceptifs et le traitement hormonal substitutif n'étaient pas disponibles.
Les mécanismes précis restent à clarifier, mais ces observations suggèrent un rôle significatif des hormones reproductives féminines dans le développement de la BPCO. Identifier ces facteurs de risque pourrait contribuer à l'élaboration de stratégies de prévention ciblées pour les femmes à risque.
Commented by : Dr Mathilde Oranger
