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LA DOULEUR CHEZ LES PRÉMATURÉS EST ASSOCIÉE À DES TROUBLES DU NEURODÉVELOPPEMENT

Les grands prématurés et les extrêmes prématurés (GP/EP) présentent un risque considérablement élevé de troubles et de retard du développement neurologique, même en l'absence de lésions cérébrales structurelles. Ces risques peuvent être dus à une exposition plus précoce à l'environnement extra-utérin, aux lumières vives, à l’agression sonore et à l'exposition aux procédures douloureuses. Étant donné le sous-développement relatif des réponses modulatrices de la douleur chez ces enfants vulnérables, des expositions fréquentes à la douleur peuvent entrainer un risque de déficits ultérieurs. L’RM fonctionnelle cérébrale (ou IRMf) est une technique d’imagerie cérébrale mesurant in vivo l’activité des aires du cerveau en détectant les changements locaux de flux sanguin.



L’objectif de cette étude américaine a été d’évaluer l'association entre l'exposition précoce à la douleur et le développement à court terme des connexions fonctionnelles et le développement neurologique ultérieur. À l'aide d'une cohorte de prématurés de 148 GP/EP ayant subi une IRMf, à l'état de repos, à l'âge équivalent au terme, les auteurs ont examiné les différences de connectivité fonctionnelle précoce par rapport à un groupe contrôle de 99 nouveau-nés à terme. Des analyses de connectivité ont été effectuées entre les régions fonctionnelles en corrélation avec le nombre de procédures douloureuses, y compris les prélèvements au talon, les ponctions veineuses et les poses de voies intraveineuses. Enfin, ils ont évalué si ces procédures douloureuses étaient associées au risque de troubles neurodéveloppementaux à l’âge de 18 mois.


Les résultats ont montré que les enfants GP/EP présentaient une hyperconnectivité prononcée au sein du cervelet et entre le cervelet et les régions limbiques et paralimbiques, en corrélation avec le nombre de procédures de rupture cutanée. De plus, les ruptures cutanées étaient fortement associées au risque d'autisme, aux scores moteurs et aux scores de langage à l’âge de 18 mois. Les analyses de sous-groupes ont révélé que les mêmes connexions cérébelleuses, fortement corrélées avec ces procédures douloureuses, étaient associées à un trouble du langage à 18 mois.


Au total, ces résultats ont des implications significatives chez les prématurés soumis à des expositions douloureuses au cours des soins de routine dans les USI néonatales, qui se déroulent généralement sans anesthésie. Les expositions répétées à la douleur dans cette population vulnérable semblent avoir un effet néfaste sur le développement cérébral au cours de cette période critique, et les effets continuent même d'être observés jusqu’à 18 mois plus tard.


Commented by: Dr Abel Hassoun




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