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IMPACT DE L'EXPOSITION INTRA-UTÉRINE AU CANNABIS SUR LE DÉVELOPPEMENT COGNITIF ET COMPORTEMENTAL

L'acceptabilité de la consommation de cannabis a radicalement changé au cours des deux dernières décennies, grâce à l'extension de la légalisation, de la décriminalisation et de la médicalisation. En conséquence, la consommation de cannabis a augmenté, tandis que la perception des risques de dommages a diminué. Le Δ9-tétrahydrocannabinol (THC), principal composant psychoactif du cannabis, a été impliqué dans le développement neurologique du fœtus, lié à son passage facile via la barrière placentaire. Cependant, les effets à long terme de l'exposition intra-utérine au cannabis ne sont pas clairement établis.



Cette revue systématique et méta-analyse ont synthétisé des études humaines prospectives et transversales visant à mesurer les effets de l'exposition intra-utérine au cannabis sur la naissance et sur le développement comportemental, psychologique et cognitif à long terme. Conformément à la déclaration PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic reviews and Meta-Analyses), les études transversales et prospectives publiées depuis la création de la base de données de PubMed et PsycINFO, jusqu'en juin 2023 et portant sur le développement des nourrissons et des jeunes enfants exposés au cannabis intra-utérin ont été prises en compte.


Parmi 932 études sélectionnées, 57 répondaient aux critères d'inclusion. La méta-analyse a révélé que l'exposition intra-utérine au cannabis augmente le risque d'accouchement prématuré [OR = 1,68, IC 95 % = 1,05-2,71, P = 0,03], de faible poids de naissance (OR = 2,60, IC 95% = 1,71-3,94, P < 0,001) et de nécessité d'admission en USI néonatale (OR = 2,51, IC 95% = 1,46-4,31 ; P < 0,001). La synthèse qualitative suggère que l'exposition intra-utérine au cannabis peut être associée à un déficit de l’attention et à des problèmes d'externalisation dans la petite enfance et l'enfance précoce. Aucune preuve de déficiences dans d'autres domaines cognitifs ou de comportements intériorisés n’a été observée.


Les auteurs concluent que la consommation prénatale de cannabis semble être associée à un poids de naissance plus faible, à un risque plus élevé de naissance prématurée et d’admission en USI néonatale chez les nouveau-nés, mais il existe peu de preuves que l'exposition prénatale au cannabis ait un impact négatif sur le développement comportemental ou cognitif dans la petite enfance, à l'exception des problèmes d'attention et d'extériorisation.


Commented by: Dr Abel Hassoun




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