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DOSE UNIQUE DE NIRSEVIMAB POUR PREVENIR LE VRS

La facilitation de l'infection par des anticorps (Antibody-dependant enhancement ou ADE) est un phénomène se produisant lors d'une infection virale, quand des anticorps non neutralisants ou à des concentrations sous-neutralisantes facilitent l'entrée du virus dans certaines cellules hôtes. Ce phénomène de facilitation de l'infection par des anticorps a été observé avec plusieurs infections virales. Dans les années 60, un vaccin inactivé anti-VRS induisait la production d’anticorps, qui via l’ADE, aggravait la maladie : les enfants séronégatifs pour le VRS avant la vaccination avaient un risque augmenté d’infection respiratoire basse (IRB) à VRS sévère. La prévention des infections à VRS par une immunisation passive pourrait théoriquement induire ce phénomène d’ADE mais cela n’a pas été observé avec le Palivizumab commercialisé depuis 1998.



Le Nirsevimab est également un anticorps monoclonal anti-VRS se liant à une protéine et bloquant ainsi le virus en conformation pré-fusion, empêchant son entrée dans les cellules de l’hôte. Dans l’essai MELODY, étude de phase 3, randomisée 2 :1 en double aveugle, Nirsevimab contre placebo, incluant 3012 nourrissons entre 2019 et 2021, l’efficacité du Nirsevimab contre les IRB à VRS nécessitant une prise en charge médicale (PCM) était de 76,4%.


La plupart de ces enfants (93%, n : 2796 [1873 Nirsevimab, 923 placebo]) ont été suivis jusqu’à la fin de leur 2ème saison de circulation du VRS (J511 post-Nirsevimab) pour évaluer le risque théorique d’ADE.

Durant leur 2ème saison de VRS, 134 (6,9%) dans le groupe Nirsevimab et 71 (7,3%) dans le groupe placebo ont eu une IRB toutes causes confondue ; 21 (1,1%) dans le groupe Nirsevimab et 11 (1,1%) dans le groupe placebo ont été hospitalisés pour IRB toutes causes.


Une infection à VRS a été rapportée chez 35 (1,8%) enfants du groupe Nirsevimab et chez 20 (2,1%) enfants du groupe placebo. Parmi les IRB à VRS, 19 (1%) du groupe Nirsevimab et 10 (1%) du groupe placebo ont nécessité une PCM dont 3 hospitalisations avec forme sévère dans chaque groupe (0,2% et 0,3%).


Malgré le faible nombre d’infections à VRS au cours de cette étude, du fait des mesures non pharmacologiques appliquées lors de la pandémie COVID-19, ce suivi ne montre pas d’augmentation d’incidence ni de la sévérité des IRB à VRS dans la 2ème année de vie des enfants ayant reçu une dose de Nirsevimab avant leur 1ère saison de circulation de VRS. Le Nirsevimab ne semble donc pas induire d’anticorps facilitant ni inhiber la réponse immune à l’infection naturelle à VRS.


Commented by : Marie-Aliette Dommergues


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