top of page

In vino salutem


Une équipe italienne a recherché une relation entre l’absorption de boissons alcoolisés et la survenue de FA et/ou d’insuffisance cardiaque.

L’équipe a pu inclure dans ce suivi près de 23.000 personnes (28% d’hommes, au moins 35 ans) indemnes de FA et d’IC, pour lesquels les données recherchées étaient disponibles. Le suivi a été en moyenne de 8,2 ans, soit 184.000 personnes-années. Les données ont été obtenues par les signalements de sortie des hôpitaux. Ainsi, il est survenu 943 cas d’insuffisance cardiaque et 554 FA. La prise de boissons alcoolisées, 1 à 4 doses par jour, réduit le risque d’IC jusqu’à 22% (ce qui correspond à l’ingestion « optimale » de 20 g/jour). Aucune corrélation alcool – FA n’a été identifiée par les auteurs.

Notre opinion : les auteurs évoquent les mécanismes potentiels de la consommation très modérée d’alcool : réduction des coronaropathies (donc des infarctus), de la pression artérielle. Ces deux pathologies sont les grosses pourvoyeuses d’insuffisance cardiaque à l’échelle de la population. Cependant, la population concernée par cette étude (Italie Centrale et du Sud) est de nature spécifique : on y boit plutôt du vin, et on ne s’y saoule pas (pas d’ingestion massive en un temps court). C’est-à-dire que le bénéfice potentiel de l’alcool est optimisé (effets antioxydants, vasodilatateurs et lipidiques : moins de LDL et plus d’HDL). Et le risque de FA qu’on attribue aux absorptions aiguës d’alcools plutôt forts ou en grande quantité et en peu de temps n’existe pas. Or, la FA est aussi impactée par l’HTA et l’IC, l’IDM… Dans ces conditions, la neutralité de l’alcool à faibles doses sur la FA a pu être le résultat d’un discret effet délétère contrebalancé par l’effet bénéfique indirect sur l’IC et la PA. Et au final, pas d’effet détectable. Rappelons qu’il en va différemment pour les absorptions massives mais ponctuelles d’alcool qu’on voit en Europe (Angleterre, Scandinavie) et Amérique du Nord (Binge Drinking), où les FA sont fréquentes et transitoires, au point qu’on a trouvé un nom à cela : le « Holiday Heart Syndrome » !

Ces consommations aiguës semblent pourtant coloniser nos contrées, et il faudra s’y faire. Pour mémoire, rappelons que la susceptibilité individuelle aux effets arythmogènes de l’alcool existe.

Moderate alcohol consumption is associated with lower risk for heart failure but not atrial fibrillation. Di Castelnuovo A. et al. JACC Heart Failure 2017 ; 5 : 837-44.

The risks and benefits of moderate alcohol consumption. There remains much to learn. Leifer ES. JACC Heart Failure 2017 ; 5 : 845-7.

TITRE.png
bottom of page