Le TDAH est une pathologie invalidante qui touche 3 à 7 % des enfants et 3 à 5 % des adultes.
Ce trouble neurodéveloppemental qui persiste à l’âge adulte est un facteur de risque de trouble d’usage de substances (TUS) avec des tableaux plus sévères de consommation et de dépendance. Pourtant, la portée réelle de cette comorbidité reste largement inconnue. Le diagnostic de TDAH est difficile car il n’y a pas de test diagnostique objectif mais une évaluation basée sur des entretiens cliniques et des échelles d’auto-évaluation. Cette exploration est d’autant plus complexe s’il y a un trouble d’usage de substances associé.
Ce travail mené par une équipe égyptienne compare un groupe de 51 sujets sains avec une cohorte de 51 patients atteints de trouble d’usage de substance et abstinents depuis 1 mois consultant pour un traitement de leur addiction. Le recrutement de sujets abstinents depuis un mois évite les facteurs confondants liés à l’intoxication ou au sevrage.
Une batterie de tests sont utilisés, incluant notamment la CIM 10 comme test de la dépendance et des tests d’exploration de TDAH comme l’échelle d’évaluation globale du comportement de Conners et l’échelle K-SADS-PL du DSM IV.
Le TDAH de l’adulte se base sur la recherche de symptômes présentés par l’enfant mais également des spécificités comme l’hyperactivité qui s’exprime plus par de l’agitation, un besoin d’activité constante qui oriente vers des emplois très actifs, ce qui génère des tensions avec l’environnement.
Les résultats sont comparés par rapport à ceux de la littérature avec des études utilisant d’autres types de tests montrant une sur-représentation de TDAH chez les personnes ayant un trouble d’usage de substances.
La prévalence moyenne du TDAH en population générale adulte est de 3 à 4 % alors qu’elle est plus élevée, allant de 10 à 46 % chez les patients adultes en demande de traitement pour un TUS.
Les traitements stimulants proposés pour le TDAH associés au traitement de l’addiction permettent une meilleure qualité de vie, moins de médicaments nécessaires, un moindre taux de rechute, moins de criminalité et une meilleure réinsertion sociale et professionnelle d’où l’importance du repérage et diagnostic.
Commented by: Dr Karima Koubaa
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