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Préférences sexuelles de la FA


La FA, sujet inépuisable qu’on a déjà abordé, fait l’objet de travaux sur de grandes cohortes, qui s’apparentent au "data mining" qui touche aussi d’autres disciplines scientifiques, commerciales…

Christina Magnussen et son équipe ont exploré l’aspect de la FA lié au sexe. Pour cela, ils ont exploité 4 bases de données européennes (FINRISK, DanMONICA, Moli-sani Northern Sweden) du consortium BiomarCaRE (Biomarker for Cardiovascular Risk Assessment in Europe). Ainsi ont été recherchés l’incidence de la FA, l’association à la mortalité, aux facteurs de risque classiques, aux biomarqueurs, à la prévalence des pathologies cardiovasculaires et le risque attribuable par sexe. Le suivi moyen a été de 12.6 ans, et jusqu’à 28.2 ans.

Il s’est avéré que les femmes sont moins touchées par la FA (4.4% contre 6.4% chez les hommes. Mais les autres facteurs de risque et maladies cardiovasculaires étaient aussi plus souvent présentes chez les hommes. L’incidence cumulative s’est notablement accrue chez l’homme après 50 ans et chez la femme après 60 ans, mais le risque d’en être atteint au cours de la vie a été semblable (>30%). Les sujets développant une FA ont eu un risque de décès multiplié par 3.5 ; les ajustements multiples ont fait émerger l’IMC comme facteur favorisant (RR 1.18 par déviation standard chez la femme contre 1.31 chez l’homme (p d’interaction 0.001). Le taux de cholestérol total a été inversement associé au RR de FA, le bénéfice étant supérieur chez la femme (RR 0.86/DS vs 0.92 chez l’homme, p d’interaction 0.023). En revanche, pour la CRP et le BNP, pas de différences intersexe.

Lorsqu’on analyse l’influence des facteurs de risque à l’échelle de la population, le risque qu’ils génèrent en association est de 41.9% chez les femmes et 46.0% chez les hommes et 20% de ce risque provient de l’IMC.

Les auteurs concluent que le risque de FA sur toute une vie est élevé, fortement corrélé à une élévation de la mortalité, dans les deux sexes. L’IMC et le cholestérol total interviennent différemment selon le sexe et cet aspect devra être approfondi et sa physiopathologie analysée pour envisager une prévention spécifique au sexe.

Notre avis : les analyses de données amènent parfois des résultats inattendus. L’effet de l’IMC sur le risque de FA n’est pas surprenant, car le poids engendre de l’HTA, facteur reconnu de FA, et aussi un risque accru de SAOS. Le SAOS s’accompagne d’hypoxie nocturne et d’hypersécrétion de catécholamines, donc d’HTA, génératrices d’arythmies, atriales et aussi ventriculaires. Le rôle du cholestérol total est plus flou, mais ne pourrait-il pas avoir un effet bénéfique sur la stabilité électrique des membranes cellulaires ?

Comme toutes les bonnes études, celle-ci pose d’intéressantes questions.

Circulation 2017 ; 136 : 1588-97

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